
Le programme Amani Leo est lancé au Sud-Kivu
La Belgique s’implique
Monsieur l’Abbé Apollinaire Malu Malu, coordinateur du «Programme Amani Leo», s’est rendu dans les territoires d’Uvira et de Fizi.
Il était accompagné d’une forte délégation belge conduite par les ministres Karel De Gucht et Charles Michel, respectivement ministres des affaires étrangères et ministre de la coopération au développement, accompagné de leur ambassadeur, Johan Swinnen et de la sénatrice congolaise, Madame Shénila Mwanza.
L’Abbé Malu Malu a échangé avec la foule réunie au stade de l’unité d’Uvira.
Il a ensuite rencontré jusque tard dans la soirée, les « Bami », c’est à dire les notables locaux et les chefs de communautés tribales du territoire d’Uvira.
Le lendemain, la délégation s’est déplacée à Baraka dans le territoire de Fizi, localité située à 100 km au sud d’Uvira.
Les premières conclusions seraient que :
- La sensibilisation faite jusqu’ici, a été un échec, peu de monde ayant compris les enjeux de la Conférence de Goma et de son programme de suivi, Amani Leo.
- Il est urgent de choisir les animateurs du programme, appelés « points focaux » pour expliquer en long et en large le programme Amani Leo afin d’établir le cadastre des besoins et le suivi des travaux quand ceux-ci seront validés.
- Le public se perd et s’embourbe dans les lamentations sur les faiblesses des différents gouvernements successifs plutôt que d’exprimer des besoins.
- La fibre ethnique peut à n’importe quel moment faire caboter le plan de paix, la compétence venant en second face à l’appartenance culturelle.
L’objectif de ces rencontres était d’informer sur les grandes articulations du Programme Amani Leo dont la première étape sera d’exprimer les besoins prioritaires des citoyens pour le démarrage d’importants travaux que devrait financer le programme Amani Leo.
Après tant de conférences où beaux discours et intentions sont restées sans suite, il est important que des investissements concrets soient enfin réalisés…
Pour rappel, les résultats attendus de la mise en œuvre du programme Amani Leo, sont :
1. L’adhésion populaire aux objectifs de la Conférence est acquise;
2. Les préjudices subis sous différents aspects par les Provinces du Nord-Kivu et du Sud Kivu sont évalués;
3. Des mécanismes appropriés en vue du désarmement des groupes armés sont proposés ;
4. Le diagnostic de la situation qui prévaut au Nord et Sud Kivu est établi et une compréhension commune des causes et conséquences de l’insécurité est obtenu;
5. Les peurs, les méfiances et les suspicions réciproques sont dissipées ;
6. Un acte d’engagement pour la paix, la sécurité et le développement des Provinces du Nord et d Sud Kivu est pris;
7. Un cadre permanent de concertation et de règlement pacifique des conflits est mis en place pour consolider la paix ;
8. Un comité de suivi de la mise en œuvre des résolutions et recommandations de la conférence est institué;
9. Des mécanismes d’accroissement et de renforcement des capacités de gestion des Provinces et des entités territoriales décentralisés sont proposés ;
10. Une campagne de vulgarisation des actes de la conférence est organisée ;
11. Les forces vives des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont mobilisées et impliquées dans les actions de cohabitation pacifique, de reconstruction, et du développement durable ;
12. Les bases d’une véritable réconciliation entre les filles et les fils des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont jetées ;
13. Un plan d’action de développement du Nord-Kivu et du Sud Kivu est élaboré sur base des potentialités dans les deux Provinces;
14. Un fonds spécial de reconstruction du Nord-Kivu et du Sud-Kivu est mis en place;
15. Des mécanismes de renforcement de l’autorité de l’Etat dans les Provinces du Nord et du Sud Kivu sont proposés.
Source : Amani Leo, résultats attendus
Le Sud-Kivu va profiter de l’expérience acquise au Nord-Kivu, cette province ayant été le terrain d’essai du programme Amani leo.
C’est donc la phase de mise en place des « Points focaux » chargés du cadastre des ressources sur l’ensemble de la province, qui démarre.
Bob Kabamba, professeur à l’université de Liège – Ulg, est chargé de la coordination des équipes universitaires pour le suivi du programme et sa capitalisation.
En effet, le président de la Conférence de Goma, Mr. l’Abbé Malu Malu et son porte parole, Vital Kamerhe avaient sollicité la Cellule d’appui politologique en Afrique centrale (CAPAC) de l’Université de Liège associée à l’Université catholique de Graben de Butembo, pour la réalisation de ce projet d’envergure.Pour en savoir plus, cliquez sur…