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Liliane Schraûwen, fille d'Albertville
Retour aux sources

Kalemie, juillet 2007 - Après 46 ans d’absence...

Tout a commencé par un contact Internet avec la Mère Générale de Sœurs de St Joseph, Euphrasie Beya, et Thierry Carton qu’elle avait rencontré chez des amis communs où un militaire belge de retour de mission présentait ses photos de Kalemie.

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Son père travaillait à la CFL (actuel SNCC, société des chemins de fer congolais) entre les années 1948 et 1963. Depuis toujours, Liliane voulait retrouver ses racines, les lieux de son enfance, de son adolescence, où elle a appris à lire et à écrire, à jouer avec les serpents et les geckos.

Audace, goût du risque, des 15 « Anciens d’Albertville » qui avaient manifesté le désir de revoir la ville de leur enfance, c’est finalement seule qu’elle arrivera à Kalemie, accueillie comme une haute autorité tout au long d’un séjour de 3 semaines, via Lubumbashi. Les quatorze avaient renoncé pour causes de santé, du prix des billets d’avion, de peur du manque de confort, de difficultés prévisibles en communication et d’éventuels troubles…

 

Arrivée à  Kalemie le 10 juillet par le vol de la MONUC, elle a été accueillie par le comité d’accueil « Les amis de Kalemie », « AmiKal » en sigle.

AMIKAL

Le lendemain, sur la route « des civilités » entendez la visite chez le Commissaire de District du Tanganyika, Mr Jean Rigobert TCHIMANGA et l’Evêque de Kalemie Mgr Kimpinde, « Liliane a fondu en larmes » au vu de l’état de l’artère principale de la ville, du quartier Kindu où elle vécu 6 ans, de la colline d’Etat où elle a habité 3 ans durant, car tout est dégradé...

Ce fut ensuite une série de visite tout au long du séjour tout aussi impressionnant en émotions et retrouvailles avec d’anciennes connaissances d’école ou collaborateur de son père :

Visite de Regina Pacis, aujourd’hui Lycée Amani où elle fit  ses études primaires; Le bâtiment et les pupitres sont restés les mêmes jusqu'à revoir son pupitre en bois de 1949 et surtout le tableau : Rien n’a changé !

Les deux canons KRUPP de la guerre 14-18 sont toujours à côté de l’hôpital Clinique d’Etat. Ce fut à l’époque l’un des grands hôpitaux du pays, même d’Afrique. C’est dans cette institution qu’elle fut opérée de l’appendicite.

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Le  constat est toujours le même, amère : les matériels datent de l’époque coloniale, il y a plus 47 ans !

Il n’y a plus de couveuses pour les prématurés. Liliane y découvrira la femme d’un enseignant de Regina Pacis, affaiblie après avoir accouché de deux bébés, un garçon mort né et une fille. Suite à son intervention, la maman a survécu. Le bébé portera le prénom de Liliane.

A l’hôpital général de référence, mêmes larmes face à tant de désolation matérielle, de souffrance humaine et de déficit de gestion : les appareils de stérilisations fonctionnent  au pétrole au lieu de l’électricité, pas de médicaments dans la pharmacie, tout est à charge des malades qui doivent trouver le médicament.

Mais où sont donc les appareils et les médicaments livrés par les organisations d’aide ? Liliane aura des informations là-dessus.

Sans argent, le malade est selon l’expression, « candidat à la mort »

Les toilettes laissées par les belges sont bouchées donc hors d’usage… Est il vraiment impossible de faire quelque chose pour réparer cela ???

Ce fut ensuite le village de pêcheurs, à proximité de son ancienne résidence; là c’est la joie : Elle reconnaît ce village qui a beaucoup grandi, elle se rappelle son enfance au bord du lac Tanganyika.

Après le lac, viennent les deux marchés, celui du Katanga Kivu situé sur la route nationale n° 1 qui relie le Kivu au Katanga et le marché de la Lukuga situé juste après le pont du même nom, sur la rive gauche. Liliane se plaît à répondre aux multiples salutations « Jambo ! » de la population, surtout les enfants.

20 juillet. Visite au camp Jacques. Pour y arriver : la moto. Là elle retrouva les vestiges du «camp Hollande » et de la « tombe Vrithoff, », le garde corps du commandant Jacques, militaire belge qui combatit l’esclavage et donnera plus tard naissance à Albertville, actuel Kalemie.

Liliane fut aux anges de fouler le sol où la Reine Elisabeth a salué son petit frère pour la première fois quand elle vint inaugurer le Monument Roi Albert.

Comme une princesse, Liliane est salué par tous les enfants du village qui courent derrière les 4 motos  qui l’accompagnent, en criant « Da Lili, da Lili, da Lili » ! C’est le nom que tout le monde connaît maintenant.

Le 21 juillet, sur la route de Moba. Visite du bassin de la Koki une rivière située à 25 km au sud de Kalemie et de la chute appelée Kahuo. Ici, la tristesse fut vite oubliée, à la joie, pieds dans l’eau, de boire un rafraîchissement, ne fut-ce qu’un Coca, comme au temps où avec ses parents elle se baignait !

Toutes les activités des Sœurs de St Joseph ont été visitées : le Centre de santé Karina Beni (œuvre permanente de Lions Club Kalemie Tanganyika), l’école maternelle st Benoît, le foyer social des filles mères, pour la couture et l’alphabétisation, le centre de kinésithérapie Malkia wa Amani, la ferme d’élevage des vaches, moutons et champ de manioc, et pour finir par la boulangerie du centre ville.

Evidemment, le centre audiovisuel de Kalemie a eu l’honneur de sa visite d’autant que Sr Christine, responsable de ce centre et son équipe ont tout fait pour que son séjour soit mémorisé par des images photos et vidéo.

SNCC et le port de Kalemie, visite des différents services : les ateliers, la cale sèche, le port, le constat est le même : Les machines sont toujours de l’ancien temps, les bateaux non repeints, les vieilles grues dont une est fonctionnelle mais non repeinte, l’ancien bureau de son père, rencontre de Mr Yalala Marcel fils de Papa Yalala qui fut clerc attaché à son père.

Liliane s’est intéressée aux activités de Jean Claude Tchimanga, membre de l’Amikal. il dirige un atelier de menuiserie où une vingtaine des personnes travailent. Elle n’a pas oublié de visiter les maisons des « anciens de Kalemie » : Chez Kafran son « chef du protocole », chez Lubuli, chez Caparis… Les maisons des Sœurs Missionnaires d’Afrique, des Pères Blancs, des Sœurs Bénédictines avec leur centre de santé Undugu, les Sœurs de St Joseph où elle a habité et toutes leurs communautés ainsi que chez la Demoiselle  Jeanne, responsable du CATAL (Centre Anti tuberculose et Anti Lèpre)

Avec la Filitsaf, ancienne filature de coton, l’athénée royal n’a pas été oublié car c’est là qu’elle a fait ses deux ans du secondaire ainsi que l’extension de l’Université de Lubumbashi et l’Institut Supérieur de Kalemie où elle s’est entretenue avec les étudiants.

Surprise de rencontrer les cimetières dans la brousse, visités par les chèvres en divagation. Les anciennes tombes sont saccagées, comme le reste à l’abandon.

Au terme de son séjour, un repas d’adieu a été offert par l’Amikal au cercle de la SNCC. Liliane a lu son discours de remerciement et d’impressions en présence de toutes les autorités de la ville. Sans détours, elle a interpellé sur la nécessité de la bonne gouvernance de la chose publique, des infrastructures, de l’hygiène ainsi que le changement de mentalité.

Quel  sera l’impact de la visite de Liliane après 46 ans à la population de Kalemie ; telle est la question posée par ceux et celles qui la voyait avec son appareil photo dans les rues, marchés et ateliers de Kalemie ?
  
La population ne l’a pas accueillie comme une simple touriste... Comme une sœur qui revient dans sa ville d’enfance ou bien encore comme une nouvelle ambassadrice d’une ville au bord du lac ?

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Albertville - Filtisaf - Congo CFL

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