Aujourd’hui, les valeurs de justice, de respect de soi et de l’autre, certaines valeurs traditionnelles sont menacées par l’évolution de la société : Destruction des valeurs humaines fondamentales que sont le respect de la personne et le refus de la violence, crise économique…

Depuis quelques années, un phénomène mérite d’être considéré avec attention : les grossesses non désirées en milieu scolaire. A Kalemie, beaucoup de jeunes considèrent la sexualité comme un jeu, ou font l’apprentissage de l’autre sexe, ou sont amoureux, ou en font le commerce ou bien sont victimes de professeurs peu scrupuleux ou sont dans l’espoir de passer l’année sans avoir à apprendre. Les raisons sont multiples…

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L’utilisation du préservatif  lors du rapport sexuel n’existe pas car ce serait « Négliger le partenaire » !

Encore aujourd’hui, être enceinte ou rendre grosse une fille, c’est le renvoi sans délibération en application stricte du règlement d’ordre intérieur, en dehors du fait qu’il s’agit de jeunes en apprentissage…

Curieusement, cette règle est appliquée à l’image de ces pharisiens qui préfèrent la règle à la justice et au bon sens. Peu importe, l’honneur est sauf ! Mais est ce vraiment un honneur de s’attaquer au plus faible ?

Parfois les adultes appliquent une règle ne se rendant pas compte qu’ils commettent eux-mêmes une erreur : la non-assistance en personne en danger et l’exclusion sociale à laquelle la jeune fille va être confrontée avec les conséquences familiales que cela va poser.

Déjà en difficulté morale et physique du fait de sa grossesse, abandonnée à elle-même, l’école la condamne à coup sûr à l’échec scolaire, l’exclusion sociale, la souffrance.

Isolée, la jeune fille pratique alors l’avortement dans des conditions de souffrances physiques et morales épouvantables, prenant le risque de la mort. Il n’est pas question de se rendre à l’hôpital, l’avortement n’est sans doute pas admis… Autre solution, elles attribuent la responsabilité au copain, à un adulte capable de prendre en charge le nouveau-né, même s’il n’est pas le père !

Les parents mal informés recourent aux féticheurs pour que la fille soit prise en charge par le copain fortuné. Les familles se déchirent…

Les responsables des écoles semblent démunis eux aussi face à ce phénomène malgré certains cours d’éducation sexuelle. Mais de quelles qualités sont-ils, les professeurs n’ayant pas reçu de formation continuée depuis des années ?

Le CAVK et ses partenaires veulent interpeller tout le monde sur cette situation dramatique.

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« Si  je savais…»

La fiction a été réalisée avec Les Anges de la scène, une troupe de théâtre qui a vu le jour en 2005.

Avec le CAVK, ils ont produit leur toute première fiction intitulée « Fallait-il divorcer ? »  Il traitait des problèmes de la stérilité et ses conséquences dans le couple.

C’est l’histoire d’une élève de 6ème année pédagogique d’un lycée de la place, communément appelée «  Finaliste ».

Elle a été repérée pour sa façon d’être, disons, son libertinage : « A malin malin, malin et demi » dit-on dans les couloirs et la cour de récréation.

Son état de santé se dégrade. Son titulaire de classe saisi de cette situation, en fait rapport à sa hiérarchie. La jeune fille devient sujet de conversations pour toutes et tous : « Bibish Muhila  est  rendue  grosse ! » Sakina, femme médecin de l’école, confirme bien, après consultation, qu’elle accuse un retard de 18 semaines.

Bibish est chassée de l’école, par respect du règlement… peu importe que cela se passe à quatre mois des examens d’Etat.

Elle est déposée chez Jacques, qu’elle cite comme étant son amant. Il est riche… Apparemment, il n’y a pas longtemps Bibish et lui ont dû… En fait, le véritable auteur de sa grossesse n’est autre que Paulin Lumonga, un étudiant.

La situation familiale de Jacques se détériore de plus en plus. Son épouse Elysée et ses deux enfants s’étonnent tous d’avoir une coépouse pour l’une et marâtre pour les autres ; mais impuissant de faire quoique ce soit.

La mère de Bibish rejoint sa fille, chez Jacques. Elle aussi n’est pas en reste : pour chercher la promotion de sa fille, elle part consulter un féticheur. Ironie du sort, c’est Jacques qui tombe malade à la place de la 1ère épouse Elysée !

Jacques tombe dans la folie. Toute la ville en parle. La situation devient de plus en plus tendue et la famille de Jacques accuse Elysée d’être à la base de cet acte ignoble.

Pourtant Elysée et ses deux enfants sont les seuls à prendre soin de Jacques. Quant à Bibish, elle se contente de se faire une beauté et rien d’autre.

Finalement, Jacques est conduit chez un médecin, qui le soigne. Il guérit de sa fièvre.

L’histoire ne dit pas ce qu’il advient de Bibish et du bébé…

Le film veut interpeller sur un certain nombre de questions

Le préfet des études devait-il chasser la fille enceinte, à quatre mois des examens d’Etat ?

Quel pourrait être son attitude de responsable, d’adulte et d’éducateur des jeunes et des parents ?

Comment réduire les ignorances des professeurs, des adultes?

Y a t il des cours d’éducation sexuelle correctement donné, tenant compte des réalités culturelles locales et des traditions positives ?

Comment redonner sens à la sexualité, à la fidélité dans le couple, à l’Amour ?

Comment interpeller au bon sens et à l’éducation ?

Comment améliorer le savoir et réduire les croyances sur les faux pouvoirs des féticheurs et autres criminels que sont les sorciers maléfiques ?

Quelles sont les ressources psychologiques et médicales ?

Les faits

Statistiques trouvées sur le site de Family Care International en date du 10/2007

19 millions d’avortements à risque ont lieu chaque année – 95% d’entre eux dans les pays en voie de développement. Les complications causent la mort de 68 000 femmes chaque année.

Cinq millions d’avortements à risques touchent les adolescentes âgées de 15 à 19 ans – soit un quart de tous les avortements à risques.

13% des morts liées à la grossesse sont causées par des avortements à risques.

Les plus hauts taux d’infection sexuellement transmissibles (IST) dans le monde sont parmi les jeunes âgés entre 15 et 24 ans.

Plus de la moitié de ceux qui sont nouvellement infectés avec le VIH sont âgés entre 15 et 24 ans.

Dans six pays Africains, 40 à 80% des jeunes qui ont 15 ans aujourd’hui mourront du VIH/SIDA.

Au niveau mondial, les complications de la grossesse, l’avortement et de l’accouchement sont la principale cause de décès des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans.

Environ 5 millions d’avortements à risques surviennent chaque année parmi les adolescentes âgées entre 15 et 19 ans.

Entre un tiers et deux tiers des victimes de viols à travers le monde ont 15 ans ou moins.

Entre 30% et 60% des jeunes filles dans les pays en développement sont mariées à l’âge de 20 ans.

L’éducation à la sexualité contribue à :

Comprendre comment l’image de soi se construit à travers la relation aux autres ;

Analyser les enjeux, les contraintes, les limites, les interdits et comprendre l’importance du respect mutuel ; se situer dans la différence des sexes et des générations ;

Apprendre à identifier et à intégrer les différentes dimensions de la sexualité humaine : biologique, affective, psychologique, juridique, sociale, culturelle et éthique ;

Développer l’exercice de l’esprit critique notamment par l’analyse des modèles et des rôles sociaux véhiculés parles médias, en matière de sexualité ;

Favoriser des attitudes de responsabilité individuelle et collective notamment des comportements de prévention et de protection de soi et de l’autre ;

Apprendre à connaître et à utiliser les ressources spécifiques d’information, d’aide et de soutien dans et à l’extérieur de l’établissement

Vu sur le site pédagogique du ministère de l’éducation nationale française, en 2007 :

L’éducation à la sexualité doit intégrer les questions liées à la mixité et encourager des activités destinées à renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes.

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Pour en savoir plus…

> Family care international

> UNICEF – Les adolescentes

> Ministère Education française Portail des professionnels de l’éducation

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