
Elections 2011 – Révision du fichier électoral
Les premiers enrôlements à Bukavu et à Uvira
A Bukavu, l’ouverture officielle a eu lieu le samedi 02 avril 2011 au bureau de représentation provinciale de la CNI – Commission Nationale Electorale Indépendante.
Sur les calicots, était écris le message suivant : « Anciens enrôlés de 2005-2006, nouveaux candidats à l’enrôlement et majeurs à l’horizon 2011, allez aux centres d’inscription de la CENI de votre commune, votre groupement pour obtenir la nouvelle carte d’électeur et voter aux prochaines élections ».
La révision du fichier électoral durera 90 jours au Sud-Kivu, soit du 02 avril au 01 juillet 2011.
Dans les centres de Bukavu et de Murhesa où nous avons effectué le reportage notamment au collège Alfajiri, à l’Athénée d’Ibanda et à l’institut Murhesa la situation est presque la même.
Le requérant arrive « trop » tôt le matin vers 6 heures, pour recevoir des jetons ou un numéro, et ne pourra passer que lorsque son numéro est appelé. Les femmes enceintes, les handicapés et les vieillards passent en priorité mais doivent aussi avoir des jetons distribués le matin avant le début de l’opération ou le soir à la clôture de la journée.
Avec ce système, les gens se présentent même pendant deux jours pour être enrôlé au troisième jour.
C’est différent de l’opération d’identification et d’enrôlement effectuée en 2005 où les gens faisaient la ligne et espéraient passer soit le même jour soit le lendemain si la ligne était très longue.
Dans le bureau d’identification, il peut y avoir 2 kits d’identification voir même trois comme c’est le cas à l’institut Murhesa mais il arrive que des kits tombent en panne : l’opération se déroule alors à pas de tortue…
D’autres problèmes ont été signalés dans le déroulement du processus :
- La lenteur des opérateurs de saisie
- L’éloignement des centres d’enrôlement
- L’absence d’un groupe électrogènedans certains centres comme à Bunyakiri, territoire de Kalehe
- Problème sécuritaire dans certains coins comme à Fizi où un centre ne fonctionne pas encore
- L’insuffisance des moyens de communication dans les antennes locales
- Difficultés de mobilité de contrôleur technique et même des techniciens des machines
- Non versement à temps de la ration alimentaire aux policiers commis dans les centres d’inscription
Dans tous les centres où nous avons été, les présidents de centres ont refusé d’être interviewés : la consigne aurait été donnée par le bureau de représentation de la CENI à Bukavu. Les raisons n’ont pas été données…
Ce qui est curieux dans un pays où la Constitution de 2006 réaffirme la liberté de la presse et la transparence des opérations, et que l’importance des médias pour la sensibilisation de l’opération ne soit pas plus prise en compte…
Nous avons remarqué que le nombre des personnes augmente de jour au jour, ce qui indiquerait que la sensibilisation de la population se fait de manière progressive.
De Julienne Muhagalusa, 3TAMIS
Et à Uvira ?
Le 15 mars 2011, la CENI a débuté les travaux à Uvira, ville portuaire au sud de la province à 20 km du Burundi.
Les agents de la CENI ont reçus une formation sur la logistique et les élections, organisée par la section électorale de la MONUSCO et de l’Etat Congolais. Cette formation a été suivie par la réception des kits électoraux et par l’identification des centres d’inscription.
Sur 303 centres prévus pour la province du Sud-Kivu, le territoire d’Uvira en compte 50. Uvira – ville en reçoit 5 : Kavinvira (à la frontière avec le Burundi), Kasenga, Mulongwe, Kimanga et Kalundu (au port sur le lac Tanganyika).
Cela crée un problème pour la population de la cité : en 2006 lors des dernières élections toutes les écoles servaient de centre d’indentification et d’enrôlement. Les gens ne comprennent pas pourquoi la CENI a réduit le nombre des centres d’inscription.
1er avril 2011 : Début des opérations d’enregistrement et d’enrôlement à Uvira.
Une autre motivation à obtenir sa carte d’électeur… : Les déplacements entre Bukavu et Uvira par le Rwanda et les échanges entre Uvira et Burundi sont difficiles car au niveau des frontières, seules les nouvelles cartes et le passeport sont valables, les anciennes cartes ainsi que les attestations de perte des pièces sont déclarées expirées et donc non valables !
Il est constaté que dans certains centres d’inscription, une longue file des demandeurs des cartes; cela pousse certaines personnes pressées par le temps à recourir à la corruption en donnant 1.500 Fc ou 2.000 Fc aux policiers, agents du centre voire les agents de l’Etat, et même les hommes politiques pour passer avant les autres…
Au niveau du centre de Kavinvira, à la frontière avec le Burundi, cette pratique est encouragée par les Congolais vivant à Bujumbura. Cela décourage une partie de la population, scandalisée par ces pratiques mafieuses dont certaines autorités se font parfois complices.
Pour d’autres, la révision du fichier électoral ne changera rien à leur vie car disent-ils : « Les premiers élus n’ont fait que s’enrichir au détriment de la mission leur donné par la population ». Et pour d’autres encore, rien ne sert de courir, la révision du fichier électoral dure 3 mois, il y a encore du temps : « mieux vaut tard que jamais disent-ils ».
De Zéphyrin Bungiasi, 3TAMIS
Projet 3TAMIS Education à la responsabilité citoyenne et à la cohésion sociale interrégionnale en Afrique centrale financé par :

