santé,  Société

L’Union européenne en action conjointe d’ONGs à Kitutu

28 avril 2012

Par l’entremise des ONG internationales AVSI, OXFAM GB et PIN, l’Union Européenne répond aux besoins d’urgence humanitaires d’une population enclavée en pleine forêt équatoriale du Congo dans sa partie Sud-Kivu.

La zone de santé de Kitutu compte environ 9.075 familles (Chiffres AVSI, 2011).  Elle est située au sud-ouest du chef-lieu du territoire de Mwenga à 42 Km au sud de la ville minière de Kamituga sur la Route nationale 2 – RN2, Bukavu – Kasongo, longue de 496 kilomètres.

Depuis 2011, les ONG précitées mènent une action conjointe, chacune dans ses domaines d’intervention pour répondre aux problèmes d’accès aux services de base en faveur des populations affectées par les conflits et, du coup, en vulnérabilité permanente.

Trois indicateurs importants de la vulnérabilité des habitants de la forêt : l’insécurité, l’isolement et des institutions de l’Etat pour la plupart, déliquescents…

A défaut d’une armée congolaise capable de sécuriser la région, d’un Etat de droit avec des services réhabilités dans leur capacité d’action, la forêt équatoriale est le repère de toutes sortes de bandes armées d’origine congolaise, rwandaise (FDLR du Rwanda) ou même issues de milices burundaises.

Leurs mouvements ont occasionné de nombreux déplacements de populations les privant entre autres, de leurs activités économiques, déjà très faibles.

Kitutu comme tant d’autres cités de la RDC est éloigné des grands centres urbains et ruraux offrant plus de possibilités de services essentiels tels que les fournitures (électricité, eau, aliments, biens matériels), les soins de santé, la scolarité, une sécurité relative plus grande.

AVSI 

Association italienne des Volontaires du Service International.
Depuis 2010, pour le compte de l’action en faveur de la population affectée par les conflits, financée par l’Union Européenne, elle a mis en place le projet «  Appui d’urgence en sécurité alimentaire et santé publique pour les populations affectées du Nord et Sud Kivu ». 

Se fixant l’objectif de contribuer à l’amélioration, à la protection des moyens de subsistance et à l’autonomie des ménages vulnérables des localités ciblées, AVSI veut aussi améliorer leurs conditions d’hygiène et d’assainissement et leur accès à l’eau potable.

Pour la zone de santé de Kitutu, elle a réhabilité des tronçons de route forestière pour faciliter les échanges commerciaux et sociaux entre localités des axes Kakemenge-Butetegele et Bakongo- Banamukika-(circulation des personnes et des produits).

Dans le domaine de la sécurité alimentaire, les femmes ont vu leur corvée de pilage de grains de maïs, de soja et les cossettes de manioc allégée par l’implantation de moulins diesel. Des champs communautaires et semenciers de riz, d’arachides et de maniocs (parc à bois) ainsi que des cultures maraîchères ont été mis en place.

3TAMIS

De même, 30 étangs piscicoles ont été créés et d’autres améliorés afin de relancer l’activité abandonnée depuis plus de 10 ans à cause des guerres. Comme dans tout le Kivu, le tilapia est resté le poisson prisé par les pisciculteurs. A Kitutu, c’est cette espèce que les techniciens et animateurs d’AVSI ont implanté dans les différents étangs.

Oxfam GB
Oxfam existe au Congo depuis une cinquantaine d’années. A Kitutu elle s’est beaucoup intéressée à l’éveil de conscience de la population en vue de se prendre en charge et comprendre toute sa responsabilité et sa lutte pour conquérir ses droits.

3TAMIS

Fort de son expérience en matière d’eau et d’assainissement, Oxfam a réalisé une  adduction d’eau de 12 km à Kakemenge et un puits à force motrice humaine en vue de prévenir les maladies d’origine hydriques, courantes dans la zone. Des latrines publiques et des toilettes individuelles ont été aménagées avec le concours des communautés de base.

www.clovekvtisni.cz

PIN, People In Need, ONG tchèque basée pour ce programme à Bukavu. Dans l’action conjointe avec l’appui de l’Union Européenne, elle s’est occupée de l’aspect des interventions médicales : l’accès aux soins gratuits pour les déplacés de guerres, l’amélioration de la qualité des soins et l’approvisionnement en médicaments, le plaidoyer avec le médecin chef de zone pour des soins de qualité dans toute la zone de santé, le suivi des soins aux enfants dès leur conception (consultations prénatales) à leur naissance, etc.

Grâce à l’action médicale de PIN des comités de santé sont renforcés et prennent en charge les problèmes lié à la gestion de leurs structures sanitaires.

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ECHO

UE

L’Union européenne à travers son département Aide humanitaire et Protection civile, n’a pas eu tort de tenter un début de désenclavement de cette contrée de la RDC en pleine jungle. Aujourd’hui, des enfants sourient ; leurs parents commencent à s’organiser.

Commentaires

Mais la vie sur place reste bien pénible et les besoins persistent. Il faut une action de grande envergure au niveau du gouvernement central et provincial pour que la  population se sente aussi proche des institutions et bénéficie des avantages des services sociaux et des infrastructures de base.

Et pourtant, non loin de là, des tonnes d’or sont extraits et exportés hors du pays sans retombées ni sur les creuseurs, ni sur les entités décentralisées. Faute de routes entretenues, ce sont les avions au service des compagnies nationales et  internationales peu scrupuleuses du sort des congolais, qui font l’affaire.

Cette situation avait déjà été dénoncées lors d’une réalisation conjointe 3TAMIS – No télé produite par Oxfam Magasins du Monde – Belgique : « Les creuseurs n’ont pas bonnes mines »

Selon  Radio Okapi (09/03/12), l’Union européenne aurait prévu 59.000.000 d’euros d’aide humanitaire en faveur des déplacés et des personnes vulnérables de la RD Congo en 2012. La moitié de cette aide est destinée à la seule province du Sud-Kivu.

Il serait temps qu’en même temps, l’UE en cohérence avec ses principes fondateurs, soutienne en priorité la réhabilitation de l’Etat avant même de soutenir des projets que ce même Etat est censé développer. Car après le départ des ONG internationales, que deviendront ces investissements sans la garantie des institutions congolaises remises sur pieds pour leurs protections, leurs entretiens et les nouveaux investissements ?

Franck Mweze

3TAMIS

Kitutu se situe sur la route nationale N°2, Bukavu – Sud-Kivu / Kasongo – Maniema, en saison des pluies, c’est l’enfer… Voir article RN2 La route de l’enfer

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2 commentaires

  • nicolas

    quand on est penseur on doit prendre le temps pour penser et non de se fixer à repenser immaginaire. s’ouvrir pour ne pas mourir mais à quelle prix.? mes amis prenons conscience et ne nous donne pas le temps de tromper les bienfeteurs qui cherche à aider nos entité. les travaux effectués par les ong au sud kivu, cas particulier à mwenga et surtout à kitutu, la population en sois ne profite rien car le cooperation retour règne. au lieu de nous amener 200kg de medicament , on nous envoie 180kg de gant et 20kg de paracetamol. mes frères soyons serieux je suis fils de kitutu et la voix de sans voix de kitutu. et ma bouche remplace la bouche de malheureux qui non pas de bouche.

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