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Opinion : entre dialogue et conclaves, le pouvoir

Opinion

Entre Dialogue et Conclaves, le pouvoir 

Depuis… septembre 2016, le peuple congolais représenté par une délégation de leaders a cherché à aboutir à un consensus au-delà de la constitution. Cette dernière n’est plus respectée ; elle a été plusieurs fois menacée de révision parce que des personnalités politiques veulent la tailler à leur mesure.

 

Suite aux nombreux conclaves et concertations en dehors du pays et au pays tenus par les politiciens congolais, la question peut se poser de savoir si ces « honorables et honorés », excellences et autres éminentes personnalités travaillent réellement pour l’intérêt de la population ? La réponse est dans la question.

J’y suis et j’y reste

En démocratie, le principe est de gouverner pour le peuple et par les représentants élus du peuple. Une fois arrivé, le réflexe d’y rester : ils tentent par tous les moyens de s’y maintenir le plus longtemps possible.

En RDC, plus qu’ailleurs, les élus se vautrent dans le fauteuil du pouvoir, doux et confortable. Les politiciens et les responsables de l’Etat se livrent à la corruption et au détournement de fonds : ils oublient pour qui ils sont au service.

Pouvoir et peuple s’articulent autour de la notion de la redevabilité. C’est la raison pour laquelle le petit nombre d’« excellences et honorables » congolais ne devraient pas s’éterniser à pinailler autour de leurs propres intérêts. Le peuple se trouve être le dindon de la farce dans ce deal.

Normalement en démocratie, le pouvoir venant du peuple, Majorité présidentielle et Opposition pourrait être menacé lorsque l’intérêt général est détourné. Pour le peuple, le dialogue devrait déboucher sur un consensus pour que le pays se mette enfin en marche pour que les changements en faveur des administrés soient visibles.

En République démocratique du Congo, l’heure est à l’observation des comportements des uns et des autres face aux échéances électorales. Ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas l’abandonner, tandis que les élus de l’opposition veulent jouir au plus tôt de ce pouvoir qui, du reste en 2016 est devenu transitoire parce qu’inconstitutionnel. Mais la crainte est que le transitoire devienne permanent.

Les leaders congolais oublient volontairement que pour diriger le pays, ils ont d’abord à obtenir l’adhésion du peuple et, ensuite à prendre en considération la diplomatie internationale. Car un Etat ne peut pas vivre seul, isolé des autres en dépit de ses potentialités et richesses. Sous d’autres cieux, l’Amérique a besoin du Monde pour se développer ; la Russie a besoin de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie ; la Chine a besoin de l’Amérique, de l’Europe et de l’Afrique, etc., et à côté de nous, l’Angola a besoin de la RD Congo, l’économie du Rwanda et du Burundi en dépend, pour ne citer que ceux-là.

Prendre en compte les attentes du peuple, les interpellations des Eglises et de la diplomatie internationale

Se targuer de souveraineté nationale n’exclut pas la coopération internationale d’ordre politique, économique et sécuritaire. C’est en ces moments de tractations que nos leaders doivent comprendre où va le pays et avec quels alliés impulser un « développement durable » au réel profit du peuple. Ce n’est donc pas le moment d’exclure tous ceux qui apportent leurs contributions en termes de conseils et d’appui logistique et technique.

Le statu quo profite à ceux qui sont dans les beaux draps alors que la majorité du peuple s’enfoncent encore davantage dans la misère et le désespoir. La RD Congo est un pays à dominance chrétienne, alors les églises se doivent encore et encore interpeller ce petit nombre de politiciens qui se cabrent sur leurs positions dans un dialogue de sourd, à plus de comportements responsables liés à leurs rôles et fonctions. A défaut, ils commettent des crimes contre leur propre peuple du fait de l’accaparement des richesses en leur faveur, le maintien de la population dans l’insécurité la plus totale et la destruction de leur propre pays.

Les politiciens congolais sont invités à tenir compte des attentes de la société civile, des églises et de la diplomatie internationale. Il est temps qu’ils se ressaisissent, s’ils aiment le peuple qu’ils dirigent et qu’ils disent représenter.

Xavier Badesire

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