Du monastère jaillissent des scénarios de cinéma.

Toujours aux côtés des artistes cinéastes, 3TAMIS promeut l’émergence d’une jeunesse dynamique et professionnelle dans les métiers artistiques. Dix jeunes scénaristes de Bukavu suivent une formation intensive au Monastère de Murhesa à 22km au Nord de Bukavu.

Cette résidence allant du 21 au 29 avril 2023 sort les scénaristes de leur zone de confort afin de leur faciliter les conditions propices à la bonne écriture de scénarios. L’intérêt de la présente formation est d’améliorer le cinéma local à partir de l’écriture de la bonne histoire prête à être réalisée. L’on espère ainsi rencontrer les attentes aussi bien des organisateurs que des participants.

Le formateur Mutiganda wa Nkunda est un jeune cinéaste rwandais qui est venu partager l’expérience de son ascension. En effet, non loin de nous, les arts des pays des Grands-lacs peuvent apporter une contribution au processus de paix et de développement des pays respectifs.

Par une méthode participative, les échanges d’expériences sont étayés par quelques bribes de théories sous-tendant les pratiques au quotidien. A l’issue de cette retraite, au moins sept scénarios de fiction court métrage seront présentés à des producteurs en vue de lancer leur réalisation.

L’activité de 3TAMIS bénéficie de l’appui de son partenaire Africalia Belgium. Il serait intéressant que d’autres cinéastes des pays limitrophes s’inspirent de cette coopération régionale de société civile pour un plaidoyer de paix durable et de bonne gouvernance.  

Avec quels acteurs peut-on espérer construire une paix à l’Est de la RDC ?

Depuis plus de 30 ans déjà que la paix parait être insoluble dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Des concertations, dialogues, des conventions, accords et autres mécanismes ont été mis en place pour essayer de trouver une solution aux problèmes du pays à l’interne, et les relations avec les pays voisins.

De quelle zone parle-t-on quand on dit l’Est de la RDC ? Là on sous-entend particulièrement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu qui bordent le lac du même nom et la province d’Ituri au bord du lac Albert. Une zone se trouvant dans la région des Grands Lacs à la frontière avec l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.

Cette crise a mobilisé tellement d’énergie et financements sans résultats que les gens ont fini par se lasser. On le voit bien que se sont des crises répétitives : la guerre en Ituri ne date pas d’aujourd’hui, elle avait éclaté depuis 2017 ;   les incursions du M23 ont jailli encore vers les années 2002-2003, ainsi que d’autres mouvements des groupes armés.

Si on se penche sur les racines du conflit, l’on peut relever les richesses du sol et du sous-sol qui attirent l’attention de plusieurs acteurs. Les minerais étant un enjeu crucial pour la région,  ils n’expliquent pas tout, car il y a d’autres régions riches en minerais, comme le Katanga, qui ne sont pas déchirées par des conflits.

Comme tout le monde a besoin d’une paix durable, chaque catégorie sociale utilise son potentiel pour participer à bâtir cette paix longtemps recherchée sans succès. C’est ainsi que les artistes regroupés au Centre 3TAMIS interrogent l’histoire pour comprendre … les indices et orienter leur intervention.

Convaincus qu’à travers l’art, les jeunes artistes de l’association sans but lucratif Art pour la Paix et l’Unité (APU) réunis au 3TAMIS (en date du 09 avril 2023) prennent l’engagement de se mobiliser afin de contribuer tant soit peu à la recherche et au maintien de la paix à travers leurs productions artistiques. Ils sont édifiés par Monsieur Gervais Cirhalwirwa, qui accepte de partager un bref aperçu historique sur l’évolution de l’art et son impact sur la société. Ses expériences en tant que sportif, journaliste, enseignant d’université, leader de la société civile, … font de lui une référence incontournable pour accompagner les aspirations pour le bienêtre social.

L’art comme facteur favorisant le  développement économique et social : regard sur le cinéma de la région de Grands Lacs.

Rwanda International Movie Awards (RIMA) est un festival annuel qui promeut les cinéastes : producteurs, réalisateurs, scénaristes, acteurs, … Ce festival qui est l’une des activités de l’organisation Ishusho Arts qui est une organisation rwandaise ayant pour vision de faire des arts et la culture un moyen de développement économique et social.

Ayant la mission de promouvoir les initiatives des artistes, 3TAMIS, Ishusho Arts et la Synergie des Cinéastes du Burundi, croient qu’à travers le cinéma et les autres branches de l’art, il est possible d’apporter un plus sur la construction de la paix et le renforcement de liens entre les peuples de la région.

En date du 1er avril 2023, à Kigali, a eu lieu la 8e édition de RIMA. Un rendez-vous où plusieurs pays africains ont pris part à travers leurs cinéastes sélectionnés.

Propulsé par 3TAMIS à travers son accompagnement des cinéastes de Bukavu, le jeune cinéaste La vie Rock attire l’attention du jury de ce festival à travers son film réalisé pendant l’exercice de la première édition du KINO BUKAVU. Vers le chômage, est un court métrage qui a introduit Bukavu à cette fête du cinéma. Lien vers le film : https://www.youtube.com/watch?v=PAfap1_AZeo

Lien du déroulement de RIMA 8ème édition : https://youtu.be/u9qO-IOyvnw

Les contacts crées vont permettre d’asseoir une bonne collaboration entre structures encadrant les artistes et ainsi développer des opportunités favorables aux artistes.

La formation concourt au développement du secteur culturel

A Bukavu, plusieurs groupes culturels rencontrent d’énormes difficultés pour se structurer afin de tirer bénéfice de leurs activités. Ce qui impacte sur la qualité des œuvres artistiques et par ricochet l’artiste ne parvient pas à vivre grâce à son art.

Une situation qui a frappé la sensibilité de certains opérateurs culturels et organismes intéressés par l’émergence de l’art dans la région.

 

Ainsi le Centre de Production Vidéo Participative 3TAMIS qui milite pour la cause de l’artiste accompagne déjà certaines initiatives pouvant aider les artistes à mieux faire dans leur domaine, particulièrement les cinéastes.

Dans la même visée, le gouvernement français par le truchement de l’Institut français, campus de Bukavu, accompagne des actions pouvant booster l’avancement positif de la culture. C’est dans ce cadre que deux personnes représentantes des espaces culturels de Bukavu ont été sélectionnées pour participer à la formation organisée à Kinshasa  du 20 février au 03 mars 2023, Madame Thérèse Bora de 3TAMIS et Monsieur Jean-Luc Ramazani de Ndaro culture ayant été suffisamment édifiés sur les notions relatives à l’administration culturelle. Un total de 22 opérateurs culturels (dont 16 de Kinshasa, 2 venus de Lubumbashi, 2 de Goma et 2 de Bukavu) sont formés et partagent leurs expériences.

 

En date du 29 mars 2023, le campus de Bukavu de l’Institut français, sous la direction de Madame Clémence Denis, organise une rencontre des artistes de Bukavu au cours de laquelle Thérèse et Jean-Luc restituent d’une manière détaillée le contenu de la formation dont ils ont bénéficiée.

La séance ayant été tellement vivante : une complicité spontanée naît dans les exposés de ces deux orateurs qui attire et l’attention soutenue des artistes. 20 participants représentants différents groupes culturels ont pris part à cette rencontre. Ces derniers ont émis le souhait d’avoir de pareilles assises d’une manière régulière pour favoriser le progrès dans le secteur culturel au Sud-Kivu.

Participation au développement par cinéma, les artistes de Bukavu s’engagent.

Le comportement humain étant influencé par plusieurs facteurs entre autres les films que les gens regardent au quotidien. Les humains sont des machines biologiques complexes difficiles à comprendre. Les réactions émotionnelles émises dans les scènes d’un film impactent d’une manière ou d’une autre sur la personne qui, souvent s’identifie au héro.

A Bukavu, les cinéastes qui fréquentent le Centre 3TAMIS ont compris qu’il faut révolutionner le cinéma local. Loin des facsimilés diffusés par certaines chaines, ces artistes veulent revenir sur les réalités du milieu. Surement que bon nombre sont ceux qui ont copié le modèle du cinéma est africain et autres. « Il est temps faire notre identité et ramener la population locale à consommer nos films » , est le pari à tenir.

Ayant la vocation d’accompagner les artistes vers le progrès, 3TAMIS met en place le Café cinéma, un programme permettant aux cinéastes locaux de suivre des films ensemble et de les commenter.  C’est une autre méthode de former : à partir  des questions, des réponses, remarques et suggestions, chacun des participants arrive à partager ses connaissances. La séance est dédiée aux seuls pratiquants du cinéma : scénaristes, réalisateurs, cadreurs, monteurs, comédiens ainsi que d’autres faisant partie des équipes techniques. Ce qui permet de «parler un même », avec des discussions qui se poursuivent même sur la route de retour !

Au rendez-vous du samedi 11 mars 2023, les cinéastes de Bukavu ont suivi un film venu de Goma, Affection détournée, du réalisateur Chivas Tsongo. Ce long métrage a été disponible grâce à l’acteur Joseph Mwenebantu, cinéaste de Bukavu et Directeur de la Synergie des Cinéastes du Sud-Kivu. A part ces fonctions actuelles dans ce métier, il a aussi une expérience du cinéma acquise par l’ancienneté.

Cette activité a été une occasion d’aborder certaines notions techniques. Par un jeu de question-réponse, tout le monde participe au débat et ainsi l’on apporte une clarté dans certaines zones d’ombres.