
Projections de films et documentaires : Le droit à l’expression libre
Promouvoir le droit à l’information et à l’expression des jeunes et moins jeunes du Sud-Kivu.
Depuis des années, 3TAMIS sensibilise la population de Bukavu et celle des territoires par des projections en salles ou en plein air. Cette forme de sensibilisation a plus d’impact dans la plupart des milieux ruraux où un nombre important de personnes ne va pas ou n’a pas accès à l’école et donc, ne sait ni lire ni écrire.
Au village, l’accès à l’information est un sérieux problème. La radio et encore moins la télévision, ne sont toujours pas accessibles à tous, suite à leur coût élevé et au manque du courant électrique.
Cette situation suscite de nombreuses questions et inquiétudes :
> Comment faire accéder l’information dans ces milieux reculés ?
> Le développement serait- il possible sans l’accès à l’information ?
3TAMIS et son approche de vidéo participative, vidéo de proximité, tente de faire face à ces inquiétudes, par l’éducation par l’image.
Avec ses projections, 3TAMIS sensibilise la population du Sud-Kivu à prendre conscience de sa situation, de la gouvernance du Pays, de la réalité socioculturelle, de l’environnement pour le changement de comportement. Bref : Prendre son propre avenir en main.
Trois à quatre projections par mois sont programmées avec différents thèmes à différents endroits. Les thèmes développés durant les projections sont souvent fonction des besoins et des problèmes que la population éprouve à ce moment-là.
Ainsi, plusieurs supports DVD abordant la santé, la démocratie, les élections, la bonne gouvernance, l’éducation, l’agriculture, la lutte contre les violences en tous genres, l’environnement et autres sont produits pour cette fin.
Pour une bonne intégration de la démarche dans les milieux ruraux, 3TAMIS ne travaille pas seul, le travail est participatif : Les responsables (Le chef coutumier, le curé et autre pasteur, les associations locales de développement, les jeunes etc..) prennent l’initiative, identifient le problème ou le comportement à changer dans la société ; ils analysent et proposent des solutions qui seront soutenues par la vidéo durant la projection.
L’idée est de montrer comment faire face à tel ou tel autre problème ou encore, comment d’autres personnes ont résolu le même problème.
Au cours d’une projection 3TAMIS, hommes, femmes, jeunes et enfants viennent massivement pour suivre le film : En moyenne, 300 à 1.000 personnes y prennent part ! Et parfois plus en saison sèche, lors de projection plein air…
Le dimanche 05 février 2012 sur demande de l’abbé Gustave Mudahama, curé de la paroisse de Murhesa, 3TAMIS a réalisé sa deuxième projection de l’année 2012 après celle tenue le 07 janvier à Kavumu où 500 personnes étaient rassemblés. Environ 40.000 habitants vivent à Murhesa, un centre rural situé en territoire de Kabare à plus ou moins 25 km de Bukavu. 300 personnes dont de nombreux jeunes sont venues assister à la projection.
Au menu, 2 films :
Le premier, un documentaire « Les creuseurs n’ont pas bonne mine » réalisé par 3TAMIS et No télé avec l’appui d’Oxfam magasins du monde, est un documentaire qui dénonce l’exploitation des hommes, des femmes et des enfants qui y travaillent, et de l’exploitation irrationnelle des ressources minières en l’occurrence, la cassitérite, dans le territoire d’Idjwi.
Le deuxième, une fiction « Et si cela arrivait à ta propre fille » réalisé par 3TAMIS et UNICEF / Bukavu, dénonce par des sketchs, les différentes formes de violences à l’égard de la jeune fille et, explique les dispositions pénales stipulées par la loi du 20 juillet 2006 réprimant les violences faites à la femme.
Après chaque projection, l’animatrice du jour, Maitre Julienne Mushagalusa organise et dirige le débat. Le jeu de questions-réponses a permis de se rendre compte du niveau de compréhension, d’attention et d’intérêt des jeunes vis-à-vis des thèmes abordés et, pour 3TAMIS de l’importance d’une telle activité dans des milieux éloignés de la ville et démunis.
Revenir avec d’autres films qui traitent du Sida, de violences sexuelles, des films culturels et tant d’autres étaient les recommandations formulées par ces jeunes.
Constitution de la RDC
La Constitution de la RDC de 2005 reprend en son chapitre » Titre II : Des droits humains, des libertés fondamentales et des devoirs du citoyen et de l’Etat« , particulièrement en ses articles 22, 23, 24, 25 et 26, les postulats suivants :
Article 22. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Toute personne a le droit de manifester sa religion ou ses convictions, seule ou en groupe, tant en public qu’en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques, l’accomplissement des rites et l’état de vie religieuse, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui.
La loi fixe les modalités d’exercice de ces libertés.
Article 23. Toute personne a droit à la liberté d’expression.
Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.
Article 24. Toute personne a droit à l’information.
La liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication sont garanties sous réserve du respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui.
La loi fixe les modalités d’exercice de ces libertés.
Les médias audiovisuels et écrits d’État sont des services publics dont l’accès est garanti de manière équitable à tous les courants politiques et sociaux. Le statut des médias d’État est établi par la loi qui garantit l’objectivité, l’impartialité et le pluralisme d’opinions dans le traitement et la diffusion de l’information.
Article 25. La liberté des réunions pacifiques et sans armes est garantie sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.
Article 26. La liberté de manifestation est garantie.
Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente.Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation.La loi en fixe les mesures d’application.
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