
Violences – ONU – Margot Wallstrom Rapport sur Violences sexuelles
De Mme Margot Wallström
Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, en visite à Panzi
De Mme Margot Wallström
Les violences sexuelles dans les conflits représentent un problème très sérieux qui touche aujourd’hui des millions de personnes dans le monde entier. Mettre fin aux violences sexuelles comme arme de guerre est toujours un des plus grands défis à la protection des droits de l’homme.
Le rapport annuel du Secrétaire général sur la question, publié cette semaine, est le premier à contenir une liste des personnes dénoncées publiquement pour crimes de violences sexuelles liés au conflit.
Cette liste est l’outil le plus récent dont dispose le Conseil de sécurité dans la lutte contre l’impunité et signifie de manière forte à ceux qui tolèrent la violence sexuelle qu’ils agissent ainsi au mépris du droit international.
Certaines des histoires individuelles relatées dans le rapport sont simplement déchirantes. En Syrie, des témoignages ont été reçus selon lesquels des hommes ont déclaré avoir été victimes d’abus sexuels et ont été témoins de viols d’adolescents. Et en Libye, des femmes ont été kidnappées à leur domicile, dans leurs automobiles ou dans la rue et ont été violées en des lieux qui leur étaient inconnus, tandis que des hommes ont été sodomisés dans les prisons et dans les lieux de détention dans le but de leur soutirer des renseignements.
Le fait que le Conseil de sécurité continue d’être saisi de la question des violences sexuelles dans les conflits est positif et encourageant. Je suis, cependant, gravement alarmée par les violations incessantes des droits de l’homme, y compris le taux élevé de viols liés aux conflits mondiaux. Il est particulièrement préoccupant de constater que bon nombre des cas signalés de violence sexuelle semblent avoir été perpétrés par les forces de sécurité nationale – par ceux-là mêmes qui ont pour devoir de protéger leurs propres citoyens. Alors que l’uniforme doit symboliser la sécurité, la discipline et le service public, dans de trop nombreux endroits il représente plutôt le viol, le pillage et la terreur.
Une autre préoccupation est l’utilisation des violences sexuelles, ou la menace de celles-ci, comme instrument de répression politique dans le contexte des élections et des troubles civils. Nous avons aussi des exemples de différentes formes de violence sexuelle utilisées dans des centres de détention et aux passages frontaliers dans diverses situations de conflit.
Les violences sexuelles liées aux conflits sont utilisées par les dirigeants politiques et militaires à des fins politique, militaire et économique, détruisant ce faisant le tissu même de la société. Il s’agit d’une arme silencieuse, pas chère et efficace entraînant des troubles graves et à long terme, et affectant à la fois l’individu et diminuant les chances de construire une paix durable. Le mythe persiste selon lequel le viol est inévitable en temps de guerre. Mais si les violences sexuelles peuvent être planifiées, elles peuvent être punies; si elles peuvent être commandées, elles peuvent être condamnées.
L’impunité demeure une préoccupation majeure dans de nombreux pays. C’est pourquoi je donne priorité à la lutte contre l’impunité pour les crimes de violences sexuelles liées aux conflits. Nous avons vu les premiers résultats de cette lutte, par exemple en République démocratique du Congo (RDC) où, en moins d’un an, plus de 250 procès contre des éléments des forces de sécurité nationale se sont tenus avec l’aide de l’Organisation des Nations Unies. Il en est résulté que plus de 150 personnes ont été condamnées pour viols et autres formes de violence sexuelle.
Il reste encore beaucoup à faire dans la lutte contre le viol comme arme de guerre. Avec l’aide du Conseil de sécurité, je vais continuer à faire pression pour mettre fin à l’impunité et veiller à ce que les auteurs soient traduits en justice. Dans cette lutte, je compte sur le Conseil de sécurité pour utiliser tous les moyens disponibles lorsqu’il le faudra.
Jusqu’au 31 mai 2012, Margot Wallström fut la Représentante Spéciale du Secrétaire général (RSSG) chargée de la question des violences sexuelles dans les conflits (Margot Wallström quitte le poste pour des raisons familiales)
Margot Wallström est remplacée par Mme Zainab Hawa Bangura, de la Sierra Leone, le 22 juin 2012
2001/2002 – Témoignages de femme, osant la parole, sous l’occupation de criminels dont certains sont toujours en liberté, voire pour d’autres, sont devenus officiers de l’armée congolaise (Situation 2012 !)…
Comment est-il possible qu’aucune instance nationale ou internationale n’ait été capable d’imposer la régulation de cette situation absurde, de flagrance de déni de justice.
Avant 2001, cela se passait dans le silence des médias…
Plusieurs années plus tard, à part la médiatisation et quelques moyens de soutien aux victimes, une constitution et des lois remarquables mais restées de papier, après un nombre incalculable de mission en tous genres pour constater la réalité des crimes (Vidéos 3TAMIS -> Education à la non violence), où en sommes-nous ?
Le fait d’avoir nommé une Représentante spéciale à l’ONU, traitant les problèmes de violences faites aux femmes est un pas important. Son travail nécessite soutient et persévérance, face à une organisation, l’Etat congolais, qui ressemble à une organisation mafieuse nationalisée avec pour complices, les économies ultra libérales dont la préoccupation n’est certainement pas le bien-être des populations qu’elles exploitent !
Mme Mallström, votre travail est immense, comme vous l’indiquiez dans votre intervention du 23 février 2012, la question est aussi de savoir « si l’écart entre ce qui est dit dans cette Chambre (Conseil de l’ONU), et ce qui se passe dans l’au-delà du monde, s’est rétréci. » (This is a chance to take stock of a fundamental question: namely, whether the gap between what is said in this Chamber, and what happens in the world beyond, has narrowed. )
Trop de personnalités importantes ont émis de belles intentions à la suite de leur mission en RDC, trop peu d’actes concrets en termes de soutien à la restauration d’un état de droit, ont été réalisés…
L’espoir est le meilleur moyen de souffrir dans la durée… alors, continuez avec la connaissance acquise des situations, et agissez !
Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité de son auteur et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de 3TAMIS. Le contenu des articles cités relève de la seule responsabilité de leur auteur et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de 3TAMIS et de Thierry Carton.
Constitution de la RDC
La Constitution de la RDC de 2005 reprend pourtant en son chapitre 1er « Des Droits civils et politiques », particulièrement en ses articles 14, 15 et 16, les postulats suivants :
Article 14 : Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits.
Ils prennent dans tous les domaines, notamment dans les domaines civil, politique, économique, social et culturel, toutes les mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la pleine participation de la femme au développement de la nation.
Ils prennent, des mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la vie publique et dans la vie privée.
La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.
L’État garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions.
La loi fixe les modalités d’application de ces droits.
Article 15 : Les pouvoirs publics veillent à l’élimination des violences sexuelles.
Sans préjudice des traités et accords internationaux, toute violence sexuelle faite sur toute personne, dans l’intention de déstabiliser, de disloquer une famille et de faire disparaître tout un peuple est érigée en crime contre l’humanité puni par la loi.
Article 16 : La personne humaine est sacrée. L’État a l’obligation de la respecter et de la protéger.
Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et des bonnes mœurs.
Nul ne peut être tenu en esclavage ni dans une condition analogue.
Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant.
Nul ne peut être astreint à un travail forcé ou obligatoire.
Caractéristiques d’une mafia – Wikipédia
Six caractéristiques définissent une mafia :
1. Structuration de l’organisation qui suppose un engagement réciproque de ses membres et un certain nombre de règles internes.
2. La violence qui est à la fois utilisée pour accéder à des richesses et pour protéger l’organisation par l’intimidation.
3. La mafia a aussi un rôle social. Les mafieux cherchent à avoir des rôles importants dans des activités de médiation sur le plan politique, social ou économique, en particulier pour la jonction entre la sphère légale et illégale.
4. Un ancrage territorial. Ainsi tout en ayant des activités internationales. Les mafias cherchent à garder des liens sur leurs territoires d’origine.
5. La coexistence entre les activités légales et illégales entre l’ensemble des ressources de l’organisation. Seule l’Italie, confrontée de longue date aux phénomènes mafieux, a défini le crime d’association mafieuse.
6. Le lien avec les classes politiques et les institutions, soit à l’échelle régionale, soit à l’échelle nationale. Grâce à cette interpénétration, elle arrive à accéder à certaines ressources, dont des marchés publics. Elle arrive dans certains cas à agir en toute impunité judiciaire parce qu’elle monnaie son soutien à la classe politique à travers l’influence qu’elle exerce sur la société.
Pour en savoir plus
> Rapport : Women, Peace and Security – Conflict – Related Sexual Violence – New York, 23/02/2012

