Du 13 au 24 juillet

FestBuk 2011 Affiche

Le Festival de Bukavu 2011 est un des moments forts des activités 3TAMIS où la Culture est au cœur même de son action de promotion de la liberté d’expression en vue de redonner espoir, malgré les violences en tous genres qui continuent de sévir.

Le Festival de Bukavu a eu le plaisir de présenter sa cinquième édition à la fois très diversifiée et enrichie de la participation du Burundi, du Rwanda et du Pakistan.

Ballet, concert, conférence, danse, projection, théâtre,animation débat,… ont été au programme.

Les « FestBuk 2011 » :

Conférences « Démocratie et élections » avec les sections électorales, Droits de l’homme et Information publique de la MONUSCO Bukavu / « Les grands moments de l’histoire du Congo » à l’Alliance française

Danses : Ballet Renaissance Africa Groupe culturel Pakistanais / Tambourinaires Ruciteme de Buyenzi – Burundi / Tambourinaires Etoile de Bukavu

Musique « Retrouvaille de la jeunesse des Grand Lacs » : Gaytt Ngelessa Franck Jopnes et son orchestre Angels de Kigali / Kalo Mulozi et son orchestre Acoustic sound Issa le Rossignol et son groupe Atomique Ebende 2X

Projections plein air  « Ensemble tuko nawo », une chanson 3TAMIS & Studio 26.10 « Et si cela arrivait à ta propre fille » de 3TAMIS, une production UNICEF / « Katanga Business » de Thierry Michel / « Kongo » de la RTBF / « La chanson du Festival 2007 » de 3TAMIS / « Les creuseurs n’ont pas bonne mine » de 3TAMIS & No télé – Oxfam Mdm / « La Marche Mondiale des Femmes à Bukavu de 2010 » de 3TAMIS & No télé / « Médias face aux ressources naturelles » de 3TAMIS / « Rivière souterraine » de Josaphat Mwendambi

Théâtres : « Nous avons tout détruit » de la troupe Médias pour la Protection de l’Environnement / « Compilation » de la troupe Lampyre du Burundi

Carte pour arriver au Club sportif de Bukavu, la base et permanence du FestBuk 2011

FESTBUK 11

Le Festival de Bukavu a bel et bien démarré ses activités ce mercredi 13 juillet 2011 sur le beau site du Cercle sportif de Bukavu.

 Le gouverneur de Province, Mr Marcellin Cishambo Ruhoya a tenu à rehausser les cérémonies d’ouverture par sa présence. Il s’est fait accompagner par le vice-Président de l’assemblée provinciale, le commandant de la 10è région militaire, les ministres provinciaux, le Maire de la ville, et d’autres notabilités. 

Le FESTBUK a attiré l’attention du conseiller du Président de la république en matière de réhabilitation des infrastructures qui a accepté de se joindre à la suite du Gouverneur de province.

A l’entrée du site, le gouverneur de province a coupé le ruban symbolique avant d’aller se placer à la place d’honneur d’où il va suivre avec intérêt le mot d’introduction de Franck Mweze, coordinateur de 3TAMIS et organisateur du Festival de Bukavu.

Celui-ci a brossé l’histoire du Festival depuis son partenaire de Kalemie à nos jours. Voir dossier Festival 3TAMIS.

Le Gouverneur a pris la parole pour encourager cette nouvelle initiative 3TAMIS. En voici un extrait : « C’est avec un réel plaisir que je viens inaugurer l’ouverture de la cinquième édition du Festival de Bukavu, une initiative louable de 3TAMIS. 

Je découvre que le Festival de Bukavu entre dans une noble tradition d’éducation citoyenne répondant au souci des loisirs sains qui manquent à la province, faute de cadre approprié.  

Nous sommes dans une année électorale et je me réjouis du fait que 3TAMIS et le Festbuk nous offrent l’occasion de réfléchir sur notre droit de citoyen d’aller voter prochainement, en espérant que chacun de nos compatriotes majeurs ici est passé à l’enrôlement.

Les potentialités culturelles de la province du Sud-Kivu et de notre république constituent une mine d’or à la portée aussi bien des habitants que des étrangers qui sont hantés par la connaissance de notre pays. 

Ce sera aussi par des manifestations culturelles de qualité à la portée de tout le monde que nous aboutirons à stabiliser notre société sortie fraîchement des conflits et nous assurerons ainsi un avenir plus certain à notre progéniture. La ville de Bukavu et la province du Sud-Kivu, de manière générale, doit offrir des spectacles de haute facture au niveau national et au niveau de la région des Grands-Lacs. Pour cela les artistes du Sud-Kivu doivent travailler conséquemment et j’invite les opérateurs culturels à les promouvoir. 

Mon gouvernement reste sensible à toutes les bonnes propositions dans ce sens et soutient entièrement le FESBUK, Festival de Bukavu. »

Le Festival, les derniers jours… Après 12 jours de chaude ambiance, le Festival de Bukavu 2011 s’est clôturé en apothéose !

A La Botte, des milliers de gens se sont pressés à la dernière journée du FestBuk 2011. Voici comment, nous avons vécu les 3 derniers jours de la « fiesta»…

Comme il avait commencé le FestBuk  a connu une chaude ambiance, le public « en demandait encore ».

Un jour, la présence de centaines d’écoliers, heureux lauréats de diplômes d’Etat de cette année scolaire 2010- 2011 a électrisé l’atmosphère. Garçons et filles tous enduits de farine de manioc comme signe de réussite scolaire, et parfois une bouteille de bière à la main, ont envahi le moindre espace qui pouvait servir de piste de dance.

C’est une pratique devenue monnaie courante dans le pays : après l’affichage des résultats du diplôme d’Etat, les amis & membres de la famille jettent de la farine de manioc ou de maïs utilisé pour faire le « fufu » sur la tête des diplômés. Ils font la fête et déambulent pour montrer ainsi à tout le monde qu’ils ont réussi.

Notre service d’ordre a eu fort à faire pour gérer les débordements et éviter ainsi de  gâcher la fête.

A l’appel des notes de la « musique acoustique » du duo Franck Jones et son ami Maguru Kagaramba, jeunes et vieux ont communié au langoureux rythme de la « Magic Zouk ». Les refrains d’Aicha et de « Mama Africa » ont très longtemps retenti dans la nuit et semblaient se répéter à l’infini grâce aux ondes des eaux calmes du Lac Kivu.

Les projections ont permis au public de découvrir quelques réalisations de 3TAMIS dans le cadre de sa mission d’éducation citoyenne par l’audio-visuel.

« Tout le monde, tout le monde, samedi soir au CSB ! »
Et, la fête continuait… Le public n’a pas attendu la fraîcheur du soir pour occuper tous les sièges, la grosse tente prêtée par les Pakistanais (Casques bleus de la Monusco – mission onusienne pour le maintien de la paix en RDC) n’a plus été le seul lieu « VIP », plusieurs jeunes n’ont pas hésité à se mettre à même le sol. Il était intéressant pour les « Pakis » comme ils sont appelés, de partager leur culture et d’être proche de la population qu’ils sont censés protéger…

Le soir au Cercle sportif, les artistes congolais et rwandais ont ensemble donné un concert pour jouer, chanter et fêter « Les retrouvailles de la jeunesse des Grands Lacs » !

Tandis qu’à Bagira, commune dortoir créée à l’époque coloniale située à 10 minutes de voiture du centre-ville, les crieurs du FestBuk n’ont pas eu beaucoup de peine à inviter le public à se joindre à la place communale ou suivre les activités culturelles de l’après-midi à la salle Venus, pour goûter sa part de la fête.

L’apothéose, le dimanche 24 juillet, jour de la clôture du FestBuk 2011.

Personne ne voulait rater cette soirée.
Pourtant, la journée était déjà surchauffée, la bière risquait de manquer, bien que l’unique société brassicole de la province basée à Bukavu, la Bralima propriété d’Heineken international Hollande, ait doublé la livraison des bières et des sucrés (terme utilisé pour nommer les sodas d’une grande marque internationale).

La direction du Festival a veillé à ce que rien ne manque du côté artistique et surtout du côté dispositif de sécurité (les éléments de police en faction, les jeunes gens pris par le FestBuk, les hôtesses, 3 générateurs électriques en prévision des coupures intempestives d’électricité, le kit de sonorisation…) tout était prêt pour rendre agréable la dernière soirée du FestBuk.

Protais Cherubala, directeur du FestBuk a remercié le public, les sponsors, les artistes et les autorités provinciales qui ont tous, chacun à sa façon, contribué à la réussite du Festival de Bukavu 2011.

La randonnée sur le lac, prévue initialement a été remplacée par le projet de visite du parc naturel Kahuzi Biega connu principalement pour la protection de ses gorilles des montagnes. Toutefois, elle fut elle aussi annulée, un groupe ayant déjà réservé leur visite. Ce n’est que partie remise…

L’idée de collaborer avec le PMKB marque la volonté 3TAMIS de participer à la mise en valeur de certains sites du Sud-Kivu qui semblent ne pas jouir de la même attention et afflux touristiques comme le font les gorilles et autres primates. Cette action fait partie de sa mission d’éducation dont le respect de l’environnement.

Le groupe culturel « Etoile » s’est à nouveau fait le plaisir d’agrémenter le public déjà excité à savourer les cérémonies ultimes de la soirée.

Place fut alors livrée aux diversités des notes musicales qui ont marqué la retrouvaille de la jeunesse des Grands Lacs qui à travers les danses, accolades et cris hystériques ont accompagné progressivement la fin de la 5èmeédition du FestBuk 2011 organisée par 3TAMIS.

Plus de 1.500 festivaliers sont restés à boire, à danser encore et à réclamer une prolongation de la fête !

Les artistes ont exprimé leur satisfaction, voici les propos  de certains d’entre eux :

Kalo MULOZI, responsable de l’orchestre Acoustic Sound : « C’était pour moi un privilège de participer au FestBuk car cela m’a permis de croire que 3TAMIS reste toujours engagé pour faire connaître et promouvoir les artistes locaux et prouver que dans notre ville il y a ceux qui ont encore le mérite d’être appelé artiste. Je me sentais honoré et fier de voir que mon orchestre a été retenu à nouveau pour cette cinquième édition du Festival de Bukavu ».

Gaytt NGELESSA : « C’était un plaisir pour moi de participer au FestBuk. J’ai été content de rencontrer d’autres artistes venus du Rwanda et du Burundi et découvrir leurs prestations. C’était pour moi un moment de détente car je m’y sentais bien et comme le cadre était au bord du lac, c’était merveilleux. J’ai eu à participer aux éditions précédentes du FestBuk et je pense que cette édition 2011 est meilleure que les précédentes ».

Frank ISSA « Le Rossignol » président de l’orchestre d’Atomique Ebende : «J’ai apprécié l’organisation du Festival de Bukavu cette année et le cadre qui a été choisi pour son déroulement. C’est que j’ai aimé pendant cette période du FestBuk c’est la diversité des artistes et les échanges avec d’autres artistes, ce qui est toujours un plus à chaque édition organisée par 3TAMIS ».

Franck Jones FURUGUTA, responsable de l’orchestre Angels de Kigali : « C’est la première fois que je participe au Festival de Bukavu, je me sens heureux d’avoir représenté mon pays, le Rwanda, à ce grand événement culturel de la région. Ceci me pousse à dire que 3TAMIS est une grande institution car je ne m’attendais pas à une telle mobilisation des gens. Chaque soir je me trouvais devant une foule immense, c’était fantastique ! Je remercie vivement tous les partenaires du FestBuk qui ont appuyé 3TAMIS pour la réussite de ce festival ».

Le mot de conclusion

La tradition du FestBuk a été respectée cette année : accrocher le public congolais, celui des pays voisins et d’autres visiteurs sur un thème d’actualité. Cette année est une année électorale. Les pays voisins viennent de ce processus. 

Nous confirmons que les élections sont un pas vers la démocratie. Il est donc du devoir de 3TAMIS de répondre à son objectif d’éducation citoyenne pour la paix et la démocratie en offrant au public des loisirs dans le même sens.

Les activités du Festival ont conforté le peuple congolais dans son élan vers la démocratie en recourant aux meilleurs événements rassembleurs des populations de tout âge, toute couche sociale, toutes tribus et toutes nations. 

Les participants ont bien rappelé que ces occasions sont trop rares et, malheureusement, bien courtes et seulement, annuelles… Ils ont raison puisque les espaces culturels n’existent pas encore, alors que les artistes et autres opérateurs culturels s’apprêtent à les prendre d’assaut dès qu’ils seraient construits. 

Grâce aux efforts de la coopération belge au développement, de l’ONG américaine « Falling Whistles », du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa et des partenaires locaux, la 5ème édition du FestBuk a été haute en couleurs. 

Il le sera encore mieux l’année prochaine, si dès maintenant la manifestation d’intérêt à la 6ème édition se met en route. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.

Un tout grand merci aux festivaliers et à ceux-là qui nous ont suivis pas à pas dans les médias.

Franck Mweze

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