Le Festival de Bukavu 2008 3ème édition du Festival de Bukavu, sous le signe de la renaissance des Grands Lacs 19 juillet – 03 août |
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Du 19 juillet au 03 août 2008, Bukavu a vécu plusieurs manifestations culturelles à l’occasion de la 3ème édition du Festival de Bukavu organisé par 3TAMIS et sous le patronage de Louis Léonce Chirimwami Muderhwa, Gouverneur de la province du Sud-Kivu. Avec la sono de l’Association de Santé Familiale, ASF, la « caravane » constituée de motos et taxis a parcouru la ville pour annoncer son ouverture. Le « FestBuk 2008 » a connu plusieurs temps forts. L'inauguration
Les festivaliers ont donc découvert l’esplanade de l’hôtel de poste totalement clôturé et fermé, transformé en pavillons d’exposition. Le jour de l’inauguration, sur le podium aménagé par la Société Bralima, organisateurs et partenaires se sont succédés pour prononcer des mots de circonstance dont le dernier fut celui du Ministre provincial de la Culture, Vincent Kabanga, représentant le Gouverneur de Province, qui a coupé le ruban et déclaré ouverte la 3ème édition du Festival de Bukavu. Franck Mweze, coordinateur de 3TAMIS, Justine Magala de Laissez l’Afrique Vivre, LAV, le responsable du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida, PNMLS, Fabrice Sprimont du Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa et Henri AMURI Bin Shabani Nkusu, Chef de Division provinciale de la culture et des arts ont tour à tour exprimé leur souhait de réussite au festival. La mission du centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa conduite par Fabrice Sprimont accompagné de Brain Tshibanda, du professeur Yoka Lye, écrivain et Commissaire Général de Yambi, a été un encouragement de taille pour les organisateurs. Le centre Wallonie Bruxelles a financé une partie du FestBuk dont le spectacle du comédien Jean Shaka, venu avec la mission. Ils ont vécu les péripéties du démarrage des manifestations et souffert les aléas de quelques impréparations à mettre au compte des balbutiements d’un festival encore jeune… Toutefois, étant donné l’originalité de la démarche – créer l’envie de créer et d’entreprendre avant d’attendre « Bâtiments et moyens », la volonté d’engagement et la créativité pour y réussir, le dynamisme des collaborateurs, la réalité des animations, tout cela permet d’espérer une plus grande implication technique et financière de leur part pour le FestBuk 2009. A leur suite, d’autres coopérations culturelles, défaillantes cette année, devront se joindre à ce moment unique dans la région. Si d’autres villes pensent construction ou réhabilitation de centre culturel avant d’organiser quoi que ce soit, ce qui fait la différence à Bukavu, c’est que l’on n’ait pas attendu d’improbable financement pour créer une dynamique de promotion culturelle associée à une interpellation politique, et éviter ainsi le trop souvent « on n’a pas de moyens » donc « on » ne fait rien ! La foire d’exposition 26 stands ont été loués, pour leur majorité par des « Nganda », sorte de restaurant populaire où grillades et boissons sont servies avec parfois la possibilité de faire une partie de billard. Ils ont largement profité de l’espace pour offrir un lieu de convivialité à un maximum de consommateurs. Lors de sa visite aux stands, le Conseiller du Gouverneur en charge de la Culture et de la Jeunesse a encouragé les exposants et les a interpellés sur la sécurisation de leurs stands et de toute la foire.
Finalement, la kermesse a pris le dessus sur les expositions. Il n’est toujours pas évident pour les responsables d’entreprise de profiter de manifestation de ce type pour valoriser leurs services et produits… Un travail de sensibilisation auprès des chefs d’entreprise via la FEC – Fédération des entreprises (à la fois sponsor et absente sur les stands) est à poursuivre pour qu’enfin, l’on parle d’un véritable dynamisme économique tourné vers l’investissement et la production… Espérons pour 2009 ! Alors, coup de chapeau à l’hôtel Mont Kahuzi, à la maison Mugote, à l’association RFDP - Réseau des Femmes pour la Défense des droits et la paix, à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN associé au Parc National de Kahuzi Biega, PNKB, à la société ELMAY et frères - transporteur lacustre, au magasin d’œuvres d’arts Likembe, au B.D.O.M. pour sa présentation de médicaments, des emballages plastiques de fabrication locale, des unités de panneaux solaires montés à Bukavu… et au centre Olame, pour la présentation de ses produits alimentaires équilibrés comme les biscuits Masoso, maïs sorgo soja, les vins de fruit et autres miels, à l’association des étudiants réunis au sein de « Générations Grands lacs » soutenu par Search for common ground, à la maison MAS pour l’impression de calicots, aux compagnies de communication, Tigo, Celtel et Vodacom, à Congo Clean qui a pris en charge la propreté de la foire et Graben Security qui a détaché son personnel pour assurer la sécurité à l’intérieur des stands. Près de 7.500 visiteurs ont payé leur billet, cherchant où s’installer, les uns à la recherche d’un endroit moins bruyant pour échanger, d’autres à la quête des stands les plus chauds, au point qu’il était souvent difficile d’obtenir l’attention du public lors de certaines productions sur le podium. La bière a coulé à flot ; elle a même manqué à certaines occasions. Les motards ont fait la fête des navettes pour déposer les gens à la foire ; c’était merveilleux. Pour la première fois depuis longtemps, la population de Bukavu venue de tous les quartiers de la ville, a vécu pendant 14 jours, des soirées de détente sous les lampadaires, tranquillement installée, réunissant familles, amis, jeunes amateurs de musique sans se préoccuper de la guerre encore toujours présente, ailleurs. Une des réussites majeures de ce FestBuk est celle-là : avoir montré qu’il est possible de vivre normalement… qu’il y a une vitalité de jeunes artistes, un embryon d’initiative à montrer ses savoirs faires économiques, sociaux, environnementaux. Théâtres Le festival du théâtre a eu son heure de gloire avec le comédien Jean Shaka, de l’Ecurie Maloba, venu de Kinshasa et supporté par le Centre Wallonie Bruxelles. Jean Shaka a interprété « Le fossoyeur », une œuvre dramatique du professeur Yoka Lye qui trace le portrait d’une profession dont on ne parle pas souvent, le fossoyeur. Celui-ci représente la mort, une triste réalité souvent laissée dans l’ombre, un sujet de relation entre un père, le fossoyeur, et son fils, un intellectuel qui devrait beaucoup apprendre de l’expérience accumulée de son père. L’histoire se termine de manière abrupte, l’assassinat du fils du fossoyeur, le père devant enterrer son fils. Cette œuvre est inspirée des faits vécus par le professeur Yoka, témoin direct de l’histoire dramatique du Zaïre à l’époque de Mobutu où son ami co-locataire a été assassiné vers les années 1978. Les artistes et les spectateurs ont décelé plusieurs valeurs professionnelles et culturelles dans cette pièce mis en scène et interprétée dans un décor épuré, par un « one man show » qui a réussi à captiver l’assistance pendant plus d’une heure. L’une des prestations restera dans la mémoire : avoir réussi à jouer « Le fossoyeur » devant des dizaines d’enfants de Bagira, attentifs à souhait à ce que cet intrigant personnage proposait… Le festival a été l’occasion de faire apparaître l’urgence d’une nouvelle impulsion à la création avec un appui à la conception, à la mise en scène, à la professionnalisation. Les troupes ont difficile à se démarquer pour sortir du lot de l’amateurisme, des thèmes usés et limités de la guerre, de la sorcellerie, des mises en scènes forcés et prévisibles… Il a fallu recourir à des vieux routiers comme Célestin Ntambuka qui savent transmettre de l’émotion et amener le public sur le terrain de l’engagement. Avec cela, différentes pièces ont été jouées en plusieurs lieux de la ville : à l’hôtel Bodega pour l’ouverture avec Jean Shaka et « Le fossoyeur » , à la paroisse de Kadutu, « Les chandeliers du ciel », à l’Alliance française avec Jean Shaka « Le fossoyeur », Ntambuka & Muzalia conteurs, Vangu théâtre avec « Mea culpa » de Jeannot Musingilwa, à l’Hôtel des poste avec les sketchs de Mtu ni Mtu de la RTNC avec « Tourbillons », Amkeni de la RTVGL avec « Ça c’est quelle histoire » et le Folklore Vira, Nyota Folklore vira avec « Misère du Congo » à la commune de Bagira située à 7 km de Bukavu avec Jean Shaka et le Théâtre Aurore « Le verdict d’Anta » de Jean Marie Katula, à la paroisse de Chai avec Ngoma théâtre et « Baiser assassin » de Hubert Bwimba, Bendera letu avec « Enfer familial » à la place du 24 novembre. Ce sont donc plus de 12 spectacles différents qui ont été proposés pendant ce festival... Les acteurs de théâtre ont été gâtés car, quelques jours après aux 3TAMIS, ils s’entretenaient avec Jean Shaka pour échanger sur la nécessité de la professionnalisation du métier et que celle-ci est possible, de l’envie de se produire et de constituer des dossiers sorte de press book professionnel, de créer des blogs, de suivre les festivals, de mieux travailler avec les radios, celles-ci exprimant leur découragement face à la faiblesse des créations et des ambitions… En forme de conclusion, Jean Shaka a invité le groupe à un exercice d’improvisation sur les thèmes abordés, étonnant ! Les 5 concerts de musique. 22 groupes musicaux et artistes de Goma ! Il y a eu du rap, du R&B, des chorales de chant, des solos, de la musique congolaise, de la Rumba, de la musique traditionnelle Shi, Lega et Vira avec leurs tambours, du Gospel... Tous ont été supportés par la présence de centaines de visiteurs quotidiens de la foire… Ce qui aura été génial de la part des artistes, c’est avoir accepté de se produire bénévolement, 3TAMIS s’engageant à partager une partie des recettes des concerts. D’autres comme les jeunes d’Uvira et de Kavumu ont agrémenté la foire sans contrepartie. D’autres encore ont été des invités comme les groupes de Goma. Plusieurs chansons sont allées dans le sens du thème du festival, la renaissance des Grands Lacs et quelques groupes se sont illustrés dans des tubes d’éducation à la paix et à la cohabitation harmonieuse. Même une chanson sur le tremblement de terre de février 2008 a touché l’assistance. Il est prévu un DVD reprenant les temps forts de ces soirées musicales. Un autre temps fort fut la conférence à la bibliothèque de l’Institut supérieur pédagogique ISP Bukavu, pleine à craquer. C’est le prof Chirha, Gervais Chirhalwirwa, chef des travaux, qui a animé la séance de haute tenue entouré du professeur Yoka Lye, écrivain et Commissaire Général de Yambi, du comédien Jean Shaka, de Fabrice Sprimont et de Brain Tshibanda du centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, de Franck Mweze, Coordinateur de 3TAMIS.
Conférence à l'ISP - Institut Supérieur Pédagogique Explication technique, appel à l’engagement de la culture au service des droits et émotion ont séduits les centaines d’étudiants présents ! Le festival du cinéma s’est déroulé dans la première semaine et devait se poursuivre jusqu’au 1er août avec une projection prévue à Idjwi à Kashofu en partenariat avec la Monuc. Pour ce qui concerne la projection à Idjwi Kashofu, les projections prévues, « Les creuseurs n'ont pas bonnes mines » et « L’or noyé de Kamituga » d’Yvon Lammens et Colette Braeckman, n’ont pu se faire suite à un report de la Monuc, partenaire de cette opération. Ce ne doit être que partie remise. A l'occasion de la présence d'Yvon Lammens pour son programme Amnesty International, il était annoncé la projection du documentaire, « L'or noyé de Kamituga » à un moment ou l'autre du FestBuk. La décision a été prise d'annuler la projection à Bukavu, faute d'avoir associé toutes les personnalités et structures d'Etat, des entreprises, de la société civile et les acteurs de la défense des droits et du travail décent, à l'exemple de ce qui avait été organisé avec le documentaire « Les creuseurs n'ont pas bonnes mines ». A la grande déception de beaucoup dont le réalisateur, soucieux de rendre compte du travail important effectué sur ce thème... Partie remise. Une rencontre entre des acteurs du cinéma et Vincent Munié, réalisateur français en cours de tournage à Bukavu pour compte d'ARTE, a été organisée aux 3TAMIS. Au prochain festival, 3TAMIS devrait penser aux milieux universitaires ISP, ISDR, ISTM, UEA; à l'itinérance et aux projections de proximité avec des films appropriés à ces publics sélectionnés… La journée spéciale « Conservation de la nature » L’innovation de l’édition 2008 aura été la présence du stand de l’ICCN-PNKB à la foire, qui a surtout profiter de la proposition du FestBuk, d’organiser une journée entière consacrée à la conservation de la nature. Cette journée a été marquée par un point de presse du Directeur de l’ICCN, suivi par des démonstrations faites par des mamans sur le foyer amélioré, et, à la fin, un concert de sensibilisation sur la conservation de la nature animé par William Yayote et Mr Ché, un artiste haïtien de passage. Le but était de sensibiliser les festivaliers sur l’importance du parc comme ressource économique, de protéger la nature, de réduire la déforestation, la charge financière et physique des mamans, grâce aux feux améliorés. La GTZ partenaire de l’ICCN PNKB a exprimé sa gratitude pour lui avoir permis au sein du festival, de confirmer que le « message sur la conservation de la nature » passe bien mieux par les spectacles qu’ils soient culturels ou sportifs. Des contacts sont en cours pour une meilleure collaboration entre les deux structures qui ont tout pour se renforcer. La participation des médias a été remarquable cette année pour assurer sa médiatisation. Radio Star, Radio Iriba, RTNC, Radio Maendeleo, avec la RTVGL qui a retransmis les images des concerts en direct, et avec la radio Okapi, toutes ces radios ont assuré la couverture médiatique sur l’ensemble du programme ce qui a donné au festival une ambiance populaire tout azimut. Les journalistes ont assuré avec beaucoup de constance et passion, parfois avec quelques couacs, l’animation, la modération des conférences ou autres cérémonies officielles et les interviews des invités dans un climat de convivialité et confiance mutuelle. L’avant dernier jour a été consacré à la clôture du festival Stop Sida par la remise des prix aux lauréats. La fin du festival. Le concert de clôture intervint le dimanche 03 août 2008 après les discours officiels, et s’est poursuivi jusqu’au delà de minuit. Tourisme - Randonnée sur le lac Cette dernière activité était précédée par une randonnée moins populeuse que la précédente de l’édition 2007 mais magnifique avec la participation d’une forte délégation de 4 ministres provinciaux avec leurs invités. Il s’agit des ministres provinciaux du tourisme, du commerce et des mines, de l’agriculture et de la culture.
Au cours du Festival, il était prévu une visite du Parc Naturel du Kahuzi Biega à des prix promotionnels... Celle-ci a été annulée, les responsables du parc et leur partenaire souhaitant envisager autrement la promotion des ressources naturelles. La journée de la conservation de la nature a permis de renouer des contacts et d'espérer travailler à une meilleure collaboration entre les structures. D'autres centres d'intérêt touristiques devront être présentés pour la prochaine édition. Le Festival de Bukavu 2008 : Pari tenu ! Pari tenu donc, la 3ème édition du Festival de Bukavu aura vécu et laissé les festivaliers sur leur soif, 3TAMIS ayant respecté son engagement de ne pas aller au delà de la date fixée pour plusieurs raisons : être crédible en termes d’engagement, terminer en beauté, préserver la santé des organisateurs bénévoles et professionnels, épuisés, reprendre les activités dont certaines avaient été mises en suspend… Au Gouverneur de province et au gouvernement provincial, à la FEC Sud-Kivu, à la Mairie, aux différents services de l’Etat qui ont découvert les buts poursuivis par le Festival de Bukavu, pour leur implication même s’il y a encore des progrès à faire, aux services de sécurité et à tous les autres partenaires, à tous les sponsors dont le Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, merci d’avoir été parmi les artisans de ce succès. De part sa spécificité où plusieurs disciplines artistiques interviennent comme le théâtre, le cinéma, la musique, associées à l’économie et au tourisme, faisant des festivals dans le festival, le Festival de Bukavu s’impose désormais comme un espace de découverte des potentialités culturelles et économiques de la région. L'organisateur et principal bailleur du FestBuk 08 : 3TAMIS ASBL - Centre de production audiovisuel Bukavu, Kalima, Kalemie, avec le soutien de nombreux bénévoles qui ont assuré l'organisation des commissions et des logistiques. Les partenaires et sponsors du FESTBUK : Gouvernorat de la province du Sud-Kivu, Ministère de la Culture, Ministère du Tourisme, Mairie de Bukavu, La police nationale congolaise de Bukavu, La Délégation Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, La Fédération des Entreprises du Congo - FEC, Les opérateurs économiques locaux : Graben security, Hotel Mont Kahuzi, LAV, Mecrebu, Sinelac,TIGO, Les médias locaux Radio Star, Radio Iriba, RTNC, Radio Maendeleo, RTVGL pour la retransmission des images des concerts en direct, et avec la radio Okapi > Les groupes musicaux :
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